Ma Terre-Happy

En 2014, le CHP Chêne aux Haies a inauguré son jardin thérapeutique grâce au soutien de la Fondation Belfius et de son concours « Color your hospital ».
Cet espace est ouvert à tous les patients hospitalisés sur le site et permet la pratique de l’hortithérapie ; une thérapie physique et psychique par la culture de plantes potagères ou ornementales.
Il existe différentes zones thématiques au sein du jardin : des potagers, un coin zen, une parcelle de plantes aromatiques, un verger…
Le jardin a des enjeux multiples pour les patients : l’aspect cognitif, de socialisation, de dynamisation, d’autonomie, et d’approche thérapeutique des soignants.
Par exemple, le kinésithérapeute y travaillera la mobilité sur les sentiers du jardin. Le psychologue y observera le relationnel entre les patients ou la relation du patient au vivant non animé. L'ergothérapeute y observera la manipulation et la création d'objets qui pourront être exposés au jardin. L'infirmier aura une autre approche thérapeutique à l'extérieur du pavillon, etc.
 

Objectifs thérapeutiques

  • Cognitif
Réaliser un jardin, c’est planifier et structurer les cultures. C’est se rappeler le travail qu’il y a à fournir pour entretenir les plantations (mémoire). C’est aussi se souvenir de moments culinaires, ainsi que découvrir ou continuer à se remémorer le nom et l’utilisation des plantes.
  • Socialisation
Le jardin est un endroit de détente, de parole et d'entraide.
Le jardin peut être un espace ressource pour différents ateliers du Chêne aux Haies comme par exemple : l’atelier de relaxation, de dessin, peinture, modelage, atelier d’écriture, etc.                      
Ce jardin est un lieu ouvert aux proches et autres visiteurs.
  • Dynamisation et autonomie
L’attrait d’un « beau » jardin, peut être un stimulus pour la (re)mobilisation des patients, tant par la simple démarche de le visiter, que celle de participer à son élaboration.
Donner aux patients la possibilité de réaliser un projet, de la conception à son aboutissement, permet de traiter de nombreuses facettes d’un plan thérapeutique : pensée, cohérence, structuration, habileté, coordination et responsabilisation, etc.
  • Notion d’espace et temps
Chaque plante a besoin de son espace et d’un environnement propice à son développement. Travailler au jardin renvoie aussi à la notion d’espace personnel et différentié nécessaire à chaque individu (notion de limite et de protection qui font défaut à la plupart des patients).
Faire pousser des plantes, amène à penser les saisons : semis, récoltes, repos de la terre… Il est nécessaire d’anticiper, de se projeter dans le futur.
Observer une plante grandir demande une certaine patience, il peut parfois s'écouler plusieurs mois à partir du semis jusqu'à la récolte et au réensemencement.
Les périodes de floraison ou de fructification ponctuent l'année de repères, comme le muguet rappelle le mois de mai ou la fleur de chrysanthème l’automne.
Ces divers aspects mettent en évidence le premier objectif de notre jardin thérapeutique qui est de participer au mieux-être du patient.
Le jardin permet aux personnes plus âgées de retrouver une activité ; aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer des souvenirs d'antan ; aux personnes atteintes de schizophrénie de travailler dans l'espace et le temps ; aux personnes souffrant de troubles névrotiques de se détendre et de travailler sur le cognitif ; et pour tous d'obtenir une meilleure estime de soi.
Le jardin inter-pavillonnaire reste avant tout un lieu où nous travaillons avec le patient de façon thérapeutique. C'est un cadre où plusieurs professions et plusieurs patients venant de pavillons différents peuvent se réunir.
Ils se retrouvent dans un endroit autre que leur bâtiment respectif pour partager un loisir, un hobby voire une passion commune.
Pour les patients, c'est aussi une façon de s'évader, d'oublier sa maladie quelques instants et pour les soignants d’avoir une approche thérapeutique différente.